PROJET CACAO

INSTALLATION DE 15 HA DE CACAO EN SYSTÈMES AGRO FORESTIERS DANS LA VALLÉE D’ASHCUYACU – RÉGION SAN MARTIN

COMPTE RENDU DU 1er ATELIER DE FORMATION

BELLAVISTA 30 NOVEMBRE – 1er DÉCEMBRE 2010.

On a entamé dans la province de Bellavista à 9.30 le mardi 30 novembre, avec les mots de bienvenue du coordinateur du projet Ivan, Huapaya Torres, en remerciant les jeunes pour leur participation, de même en leur recommandant de prendre soin du lieu et l'engagement qui doit impliquer chacun des participants dans la formation qu'ils reçoivent dans cet atelier.

Ensuite on a expliqué comment est née l'idée du projet dont est en responsable Cristina Ramirez, projet pour 30 jeunes de la Vallée de l'Ascuyacu (Nuevo Florida, Las Mercedes, Huacho et Huinguyacu).

Nous présentons l'intervenant l'Ingénieur Gerardo Lorenzo Romarin Mundarra, responsable du secteur de cacao dans le PDA (Programme de Développement Alternatif), qui a expliqué son expérience comme professionnel et a encouragé les jeunes à continuer à se former pour pouvoir réussir dans leur production. De même l'ingénieur a expliqué que l'atelier se développera en deux étapes, le premier jour  formation théorique et le second jour formation pratique sur le terrain.

De même on leur a livré un test pour que les jeunes puissent développer et évaluer ainsi leur niveau de connaissance sur le cacao.

ÉTAPES DU CACAO

  • Installation du Cacao
  • Cacao en Croissance
  • Cacao en Production

I INSTALLATION DU CACAO

Choix du terrain

Ébauche de la plantation

Préparation du terrain

Installation de l’ombrage temporel et permanent

Installation de la pépinière

Conduite de la pépinière

Transplanter

Greffage

Coûts

 

a)      Choix du terrain

  1. Le terrain doit correspondre à des friches de pas plus de 5 ans.

  2. Doivent exister des espèces à larges feuilles qui indiquent la fertilité des sols. Ces espèces peuvent être platanillo, yarina, shapaja, malváceas, entre autres.

  3. Ils doivent tirer profit des parcelles dans lesquelles on a récolté maïs, haricot, riz, coton, manioc, etc. pour que, rapidement, elles soient prêtes à  l'installation de l'ombre temporaire pour le cacao.

  4. On recommande d'utiliser des terrains plats avec un maximum de 25 % de pente. Toutefois on peut accepter des terrains avec des pentes plus grandes, pourvu qu'on applique les techniques de conservation de sols (Barrière de retenue, couvertures vives, courbes de niveau à trois fuseaux) qui doivent être effectués par les producteurs/trices, préalablement formés.

 b)     Ébauche de la plantation

Pour la conception de la plantation, on devra élaborer un croquis du terrain qu'on va utiliser. Il est important de motiver son entourage pour que l'agriculteur effectue cette tâche avec l'appui des membres de sa famille.

En outre, on doit définir :

- Le type de terrain dans lequel on va établir la culture de cacao.

- La main d'œuvre sur laquelle peuvent compter les familles productrices.

- Les ressources matérielles et financières.

- Les espèces forestières et/ou cultures qui se combineront avec le cacao.

- La distance et le système de plantation entre les différentes plantes.

- Le lieu où on va établir le cacao considérant l'utilisation qu’a eu ce secteur, et les conditions du terrain.

c)     Préparation du terrain

La croissance et la bonne production de la culture de cacao non seulement dépendent de l'existence de bonnes conditions physiques et chimiques dans les premiers 30 cm de profondeur du sol, où on trouve un plus grand pourcentage de racines physiologiquement actives chargées de l'absorption de l’eau et des nutriments, mais aussi des conditions des couches inférieures. Celles-ci permettront une bonne fixation de la plante et une croissance sans restriction de la racine principale qui peut atteindre jusqu'à 1,5 mètre de profondeur. Pour cela on recommande de faire les sondages dans un minimum de 3 points de la parcelle.

d)     Installation des ombrages temporaires et permanents

L'ombre joue un rôle important, parce qu'elle offre des conditions adéquates pour la bonne croissance, le développement et la production du cacao. Le maniement des ombres et ses bénéfices dans l’agro-écosystème varie en accord avec les espèces utilisées, ainsi qu’avec les caractéristiques de l'environnement.

• Ombrages temporaires

C'est l'ombre qui protège la culture les trois premières années et c’est important parce que cette étape requiert une plus grande protection des rayons du soleil et du vent. Il exige une moyenne de 50% d'ombre pour un développement normal.

• Ombrages permanents

L'ombre permanente en plus de protéger la culture contre l'incidence directe du soleil et de créer une atmosphère adéquate pour le cacao, a comme fonction de purifier l'air et de produire du bois qui peut être utilisée par les familles et la Communauté.

e)     Installation de pépinière

La culture de cacao peut être propagée de manière sexuelle ou directe (par semence botanique) et de manière asexuelle (greffes).

L'ensemencement direct. - dans la pratique, on l’utilise seulement dans la pépinière qui donnera naissance au « patron » et il n'est pas recommandé, du fait qu’il demande pour les plantes de grande variété, de plus grandes tâches de maniement et une plus petite vitesse d'amélioration génétique.

La propagation asexuelle au moyen de greffes. - c'est la pratique la plus diffusée et recommandée pour faciliter la multiplication de plantes les plus résistantes et productives de manière rapide, sure et contrôlée afin de produire des plants de cacao de meilleure qualité génétique et de haute productivité ; ce type de propagation se fait à travers des pépinières.

Une pépinière de cacao. - c'est un espace adéquat constitué par un hangar et des couches dans lesquelles on produira des plants choisis bien conformés, vigoureux et sains pour une période qui oscille entre les 3 et 6 mois. Après cette période ils seront mis en champ définitif, de préférence entre les mois d’avril et de juin.

f)     Conduite de pépinière

La conduite de pépinière est une étape qui dure entre 3 et 4 mois, pour cela, on effectue les activités suivantes :

Arrosage dans la pépinière. - pour que les plantes aient une bonne croissance, il est important de maintenir l'humidité adéquate dans le substrat, c'est pourquoi nous recommandons d'arroser chaque fois qu'il est nécessaire.

Souligner. - dans la pépinière on doit avoir des semences en pré-germination afin d'effectuer le changement opportun de celles qui n'ont pas germé ou sont défectueuses.

Conduite intégrée des fléaux (MIP) en pépinière. - on se fonde sur des principes écologiques et on a une analyse multidisciplinaire orientée des conduites de populations de fléaux, pour les maintenir à des niveaux qui ne causent pas de perte économique d'importance ni ne provoquent de dommages environnementaux et humains sérieux.

Fumure dans la pépinière. - si dans la pépinière, on aperçoit des plantes minces, naines, jaunâtres ou ridées, on recommande l'application foliaire de purin, on peut utiliser du purin enrichi au phosphore mis à la partie radiculaire, dans les doses de 1 à 2 l pour 20 l d’eau.

Sélection de plants. - on doit effectuer l’élimination de manière continue de la plantule délabrée et mal formée, malade et peu vigoureuse.

Régulation de l'ombre du hangar. - la régulation de l'ombre consiste à enlever peu à peu les feuilles du hangar ou rameaux dans le but que les plantes reçoivent davantage de lumière du soleil et continuent de croitre. Pour atteindre le contexte idéal l'ombre doit atteindre 30% de la zone, ce qui permettra en outre que le cacao commence à s'adapter au lieu où il croîtra et vivra. Cette activité est effectuée un mois avant l'établissement de la plantation.

g)     Transplantation de plants de cacao au champ définitif

Les opérations à suivre pour la transplantation du cacao sont de 8 :

• Identification du système de plantation à ensemencer.

• Transplantation.

• Délimitation du terrain

• Fumure.
• Alignement et rayonnages. • Désherbage.

• Creuser

• Installation de micro remplissages.

h)     Greffage des plants de cacao.

La technique de greffage est l'activité la plus importante et indispensable pour la propagation végétative des plantes, parce qu'elle permet de transférer et de maintenir les caractéristiques favorables de la plante mère (haute productivité, tolérance à des fléaux/maladies, précocité, qualité et rusticité). Dans le cas du cacao, le greffage est une des activités clef dans le processus de transfert technologique.

i) Coûts de production

Le cacao, étant une culture de terme moyen et long, requiert l’analyse et l'évaluation des niveaux d’investissement et de rentabilité, ce qui constitue l'outil fondamental pour la prise de décisions des agriculteurs qui entreront sur un marché compétitif.

Les coûts de production dans l'étape du cacao, dépendront de la technologie de production avec des ombrages productifs (banane, arbres fruitiers, etc.) et l'utilisation de clones prometteurs pour chaque zone ou région.

II CACAO EN CROISSANCE

Conduite intégrée des fléaux MIP

Élagages de Formation

Fumure organique dans l’étape de croissance

Installation de couvertures

Conduite de l’ombrage dans l’étape de croissance

Couts de production

1) Conduite intégrée des fléaux  (MIP) dans l’étape de croissance

Le MIP est l'application d'une série d'activités périodiques, méthodes et techniques appropriées, qui sont effectuées afin de maintenir le nombre de fléaux (insectes, maladies et broussailles) à un niveau qui ne cause pas de dommages.

Les fléaux commencent par des conditions climatiques, des tâches culturales faibles ou inexistantes et par des plantes faibles et délabrées croissant dans des sols pauvres en matière organique.

2) Élagages de Formation

L'élagage est une tâche fondamentale dans la culture du cacao qui permet de conformer un arbre bien équilibré afin de favoriser un bon captage de l'énergie lumineuse, qui se reflétera dans une production suffisante de carbo-hydrates de base dans le développement des fruits.

L'élagage consiste en l'élimination des arbres parasites, branches mal formées, entrecroisées et mal dirigées, ainsi que des parties malades et mortes du cacaoyer.

3) Fumure organique dans l’étape de croissance

Les conditions pour effectuer un plan de fumure sont :

- Effectuer préalablement l'analyse de sols avant la transplantation au champ définitif.

- Effectuer une analyse des conditions de la plante.

- Calculer la quantité de nutriments déficitaires qui doivent être apportés par les engrais organiques.

- En accord avec le calendrier d'activités, déterminer les mois ou les moments où on appliquera les engrais organiques.

4) Installation de la couverture végétale.

Après la transplantation du cacao au champ définitif, la culture devra être soignée et protégée, de telle sorte que d'autres plantes ne concurrencent pas le cacao ou qu'on perde la matière organique ou le sol par érosion.

L'objectif principal de l'installation de couverture est de protéger le sol de l'érosion, mais additionnellement elle doit apporter des nutriments au sol et ne pas laisser croître de broussailles. La conduite de la couverture permet de contrôler l'érosion, de maintenir l'humidité et d'incorporer de la matière organique au sol, cette dernière qui doit être accomplie dans les premières phases de la culture, là où le cacao et l'ombre permanente ne produisent pas encore beaucoup de biomasse.

5) Conduite de l’ombrage dans l’étape de croissance

Ombrage temporaire.- quand on utilise comme ombre temporaire les bananiers, on a besoin d'un suivi permanent, c’est effectuer la taille des rameaux morts, l’éclaircissement et l’effeuillage. Au bout de trois ans de l’installation, on devra  éclaircir et éliminer tous les bananiers.

Ombrage permanent.- si on utilise la guaba comme ombrage permanent, il est nécessaire d’élaguer quelles branches qui restent à moins de 3 m de haut. L'éloignement des guabas sera en accord avec l'orientation du champ en ce qui concerne la trajectoire du soleil, le climat et l'altitude.

6) Coûts de la conduite

Dans cette étape de croissance, la plantation demande un plus grand apport de main d'œuvre pour exécuter les tâches agricoles et de début des premières récoltes. Cependant on enregistre aussi des revenus à partir de la seconde année par l'ombre temporaire (banane, haricot, etc.), qui produit une certaine compensation aux producteurs de cacao.

 III CACAO EN PRODUCTION

MIP Étape de production

Élagage de conduite

Élagages sanitaires et de réhabilitation

Fumure organique dans l’étape productive

Conduite de couverture

Récolte et post-récolte de la culture du cacao

Coûts de production

 

1) Conduite Intégrée de fléaux (MIP) dans l'étape productive

La MIP est l'application d'une série d’activités, méthodes et techniques appropriées, qui sont périodiquement effectuées pendant l'étape productive de la culture, afin de maintenir le nombre de fléaux (insectes, maladies et broussailles), de garantir la productivité et la qualité des cabosses et par conséquent, d'éviter des pertes économiques.

2) Élagages de conduite

L'objet de cet élagage est de maintenir l'architecture des arbres, disposer le feuillage de manière telle qu'il facilite l'arrivée de la lumière du soleil aux feuilles en favorisant la photosynthèse et contrôler la hauteur de la plantation.

Cet élagage permet de maintenir la forme de la plante et la hauteur adéquate de 3 mètres pour faciliter la récolte. Il consiste à éliminer les gourmands, les branches très rapprochées, celles qui poussent vers à l'intérieur, celles qui sont endommagées ou mortes, aussi nous devons raccourcir les branches qui sont très hautes ou vont vers le bas ; sont éliminées les branches qui sont entrecroisées avec les arbres voisins.

3) Élagage sanitaire et de réadaptation

Il y a plusieurs situations où pour des raisons d'une maladie spécifique, il est requis une stratégie d'élagage particulier, ce type d'élagage est appelé élagage sanitaire. Cette pratique consiste à éliminer des branches malades, improductives, sèches, gourmands et cabosses endommagés ou en sur-maturité, effectuée au moins quatre fois par an ; elle aide à améliorer la santé et la vigueur de l'arbre. Il est recommandé d'effectuer cette tâche à chaque récolte effectuée dans le champ.

- Élagage de rénovation. – on l'applique à des plantations improductives qui normalement restent en place quand on n'a pas enlevé la greffe dans ces plantations.

- Élagage de réadaptation. - ce type d'élagage a comme objet de changer la structure de la vieille plante ou mal conduite et de la transformer en une plante nouvelle hautement productive et tolérante aux fléaux et maladies.

4) Fumure organique dans l'étape productive

On doit prendre en considération les choses suivantes :

  • Connaître la fertilité naturelle du sol. Dans la mesure du possible effectuer une analyse de sol ou observer visuellement la présence de plantes indicatrices de fertilité.

  • Observer les conditions de la plante selon sa réceptivité climatique. En essayant de déterminer la présence de symptômes d'insuffisance de nutriments.

  • Calculer la quantité de nutriments déficitaires qui doivent être apportés par les engrais organiques.

  • En accord avec le calendrier d'activités déterminer les mois ou les moments où on appliquera les engrais organiques.

6) Opérations de couvertures

L'objectif est de protéger le sol de l'érosion, d'apporter des nutriments au sol et ne pas laisser croître de broussailles. Une bonne conduite des couvertures permet de contrôler l'érosion, de maintenir l'humidité et d'incorporer de la matière organique dans le sol, ce qui est très important dans les premières phases de la culture où le cacao quand l'ombre permanente ne produit pas encore beaucoup de biomasse. À cette époque de conduite de la couverture végétale, on doit veiller à ce que celle-ci n'envahit pas la culture de cacao, c’est pour cela qu’elle doit être très bien contrôlée.

7) Récolte ou post récolte de la culture de cacao

La demande de grain de qualité de la part des industriels, et l'ignorance des agriculteurs dans des pratiques de réussite d'autre part, posent la nécessité de former ces derniers dans des techniques de base qui leur permettent d'avoir un produit de bonne qualité qui satisfait les demandes exigées par les acheteurs. Grains mal fermentés, humidité importante, mélange d'amandes saines avec celles malades, trop d’impuretés sont des facteurs  qui affectent la qualité.

8) Coûts de production

Dans cette étape, le besoin de main d'œuvre est plus intense étant donné les pratiques agricoles comme la récolte, la post-récolte et la commercialisation de la production. Ainsi on stabilise la production de cacao et suivant la technologie qui est utilisée, on augmentera la productivité.

LE SECOND JOUR

Le second jour de formation, nous avons visité la parcelle du Monsieur Ramiro Zuta dans le village de la Libertad, à 15 minutes de distance de Bellavista.

Ce Monsieur dispose de 4 hectares de cacao en production, mais il n'a pas tenu compte de plusieurs recommandations techniques, ceci a permis à l'ingénieur de faire de la pratique sur champ selon la formation vue le jour précédent.

Les jeunes se sont sentis très enthousiasmés et à l'aise parce que la majorité a des connaissances pratiques parce c'est une tâche quotidienne dans leurs fermes; cette formation pratique leur a servi à améliorer leurs connaissances techniques :

-    Comme reconnaître les branches qui doivent être élaguées.

-    Comme greffer une plante.

-    La quantité d'ombre nécessaire dans une parcelle de cacao.

-     Les principales maladies qui attaquent le cacao.

-     Et comment il doit être récolté.

Après la partie pratique , nous sommes retournés à Bellavista et les participants ont évalué l'atelier de la manière suivante :

-     J'ai pris part à beaucoup de qualifications de cacao, mais dans chaque atelier nous apprenons quelque chose de nouveau.

-     Je suis heureuse parce que je mettrai en pratique dans ma ferme les connaissances que nous acquérons dans cet atelier.

-     Je n'avais pas de connaissance du cacao, et après cet atelier je suis satisfaite parce que je planterai dans ma ferme et je serai mon propre. chef

-      Mon avis est que ce soit plus pratique que théorique.

-      Dans tous les ateliers, nous devons sortir sur le terrain, nous apprenons ainsi plus.

C’est ce que nous pouvons dire de l'atelier de qualification de ce projet.

Équipe Régionale de la JARC.

  • Talents et Partage de la Société Générale

  • ADJP (Association pour le Développement de la  Jeunesse au Pérou).